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L'Utopie de la Mort

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AuteurMessage
Paillasson
I'M Paillasson




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L'Utopie de la Mort _
MessageSujet: L'Utopie de la Mort L'Utopie de la Mort Icon_minitime1Sam 15 Mai - 2:37



Texte qui date de l'an dernier, mais un peu plus récent que "Pourquoi ?". Titre trouvé par mon amie (suis nulle pour les titres xD).

- Vite! Allez chercher de l’aide !
J’ai mal, atrocement mal, mais je ne sais pas pourquoi. Je ne me souviens de rien, tout est flou. La seule image claire qui me revient en mémoire, se sont deux lumières éblouissantes qui se rapprochent de moi à toute vitesse. Puis… plus rien. C’est le trou noir.
Des visages sont penchés sur moi, ils m’observent et crient des paroles incompréhensibles. Comme ces voix me semblent lointaines ! Pourtant, elles sont assourdissantes; j’ai l’impression que mon crâne va exploser. Je ferme les yeux, tentant d’endormir la douleur qui m’enserre la tête. Soudain, tout s’éteint autour de moi; les voix et les bruits se taisent. Le vacarme fait place au silence, un silence… mortel.

- Alors, docteur, est-ce grave ? Pourquoi ne se réveille-t-il pas ?
- Il a reçu de nombreux coups au crâne lors de l’accident. Il a aussi quelques côtes cassées. D’après les scanneurs, le cerveau n’est pas trop touché, il ne devrait donc pas garder de séquelles. Mais avant, il doit sortir de son coma.
- Non… Mon fils ! Il peut ne…
Je n’entends pas le reste de ses paroles. Comme tout à l’heure, les bruits se taisent autour de moi. Mais cette fois, je ne sombre pas dans l’inconscience. Je suis abasourdi ! Moi, dans le coma ? Mais c’est faux, je suis parfaitement conscient !
J’ouvre les yeux. Je suis assis sur une chaise, dans le couloir d’un hôpital. Ma mère se dresse devant moi, discutant avec un docteur, en larmes. Pourquoi pleure-te-elle ? Je vais très bien !
- Maman, je suis là ! Hé ho, derrière-toi ! Regarde, je ne suis pas blessé.
Elle ne se retourne pas et continue à pleurer en silence. Le docteur pose une main apaisante sur son épaule, puis il s’en va. Ma mère reste là, fixant tristement une salle où quelqu’un repose dans un lit entouré de machines. Pourquoi m’ignore-t-elle ainsi ? Je suis juste là, comment peut-elle ne pas m’entendre ? Je m’approche, posant une main sur son épaule.
- Maman, pourquoi est-ce que tu m’ignores ? Hé, je te parle ! Répond-moi quand…
Je me tais en apercevant le lit, et surtout la personne qui y repose. C’est… moi ! Mais comment est-ce possible ? Je ne peux pas être ici et là-bas à la fois !
Effrayé, je recule de la petite fenêtre par laquelle ma mère me regarde toujours, frappant au passage une infirmière chargé d’une plante et des feuilles médicales d’un patient, mais celle-ci ne semble pas me remarquer. Pris de panique, je m’enfuis à toute vitesse.
Bousculant au passage des gens qui ne semblent ni me voir, ni m’entendre, je me ru vers la sortie la plus proche : le parking sous-terrain. À bout de souffle, je m’arrête dans un stationnement vide. Je m’assois et me prend la tête entre les mains, ne comprenant pas ce qui m’arrive. C’est le bruit du moteur d’une voiture qui me ramène à la réalité. Je me lève d’un bond en vengeant l’immense 4X4 qui recule vers moi. Quel idiot ! Ne voit-il donc pas qu’il y a quelqu’un dans ce stationnement. Je recule rapidement, évitant de justesse les roues gigantesques de la voiture.
- Mais c’est quoi ce cirque ? Pourquoi les gens font comme s’ils ne me voient pas ?
-Tu n’as toujours pas compris ? demande une voix forte comme
- Tu n’as toujours pas compris ? demande une voix forte qui semble venir de partout à la fois.
Je regarde autour de moi, tentant d’identifier la personne qui a parlé, mais, mis à part le conducteur de la voiture qui a faillis m’écraser, le stationnement est désert.
- Qui est là ? Montrez-vous tout de suite !
- Tu ne peux me voir, réplique la voix.
- Je déteste parler à un fantôme ! Que me voulez-vous ?
-T’aider, mais surtout, t’expliquer. Tu n’as donc pas deviné pourquoi les gens ne te voient pas, ne t’entendent pas ?
Je réfléchis à cette question, mais aucune réponse ne me vient à l’esprit. Aucune explication scientifique ne peut expliquer ce phénomène, ça ne peut. Ce n’est pas non plus une blague, répond la voix comme si elle lisait mes pensées. Que m’arrive-t-il alors tu es morte mon cher.
- Que m’arrive-t-il alors ?
- Tu es mort.
Mon cœur arrête de battre, je cesse de respirer. Je suis… mort ? Mais c’est impossible puisque je suis là ! Je peux parler, toucher aux objets et je sens le vent froid sur ma peau et s’engouffrer dans mes cheveux blonds. Comment pourrais-je être mort ? Lorsque l’air pénètre à nouveau dans mes poumons, je brise finalement le silence :
- Vous êtes malade ! Un fou évadé de l’asile !
- Écoute-moi, Alex.
- Non, c’est vous qui allez m’écouter. Je ne suis pas mort ! Je ne sais pas qui vous êtes, ni où vous vous cachez mais vous êtes cinglé ! J’en ai assez entendu, je m’en vais.
- J’espérais ne pas devoir aller jusque la pour te convaincre, mais tu ne me laisses pas le choix…
Le stationnement disparut soudainement devant mes yeux. Je regarde autour de moi; je me trouve sur le toit d’un immeuble. Combien d’étages compte-t-il ? Je l’ignore, mais il semble très haut. Je m’approche prudemment du bord et constate, avec effroi, que le bâtiment doit compter une trentaine d’étages environ. Je regarde les voitures défilé rapidement, une centaine de mètre plus bas.
Pris de panique, je m’éloigne en vitesse du bord, mais une main invisible m’en empêche. Elle me pousse avec une force incroyable et bientôt, je vois la route illuminée par les phares de voitures réapparaître en dessous de moi. Sans pouvoir résister à cet inconnu qui me pousse toujours, je bascule par-dessus bord. Ma chute semble durer une éternité alors que les étages se succèdent à une vitesse folle. Sous mes yeux, je vois le sol se rapprocher dangereusement de moi.
Je ferme les yeux, attendant l’impact final. Je franchis rapidement les derniers mètres me séparant de la rue bondée où pas une seule seconde ne s’écoule sans qu’une voiture n’y passe en trombe. Quelques secondes plus tard à peine, je ressens un choc brutal. La chute est enfin terminée, mais mon calvaire ne fait que commencer. Ce saut d’une trentaine d’étage ne me tua pas sur le coup, me laissant tout le temps de souffrir. La douleur me transperce la tête, la poitrine, les bras, elle se propage dans mon corps entier. Et quelle douleur ! J’ai l’impression qu’un troupeau d’éléphant enragé me piétine le corps ! La douleur est atroce, je n’ai qu’une envie : que la mort m’emporte afin que celle-ci disparaisse à tout jamais.
Couché sur le ventre, je respire avec de plus en plus de difficulté. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, aucune voiture ne s’arrête et aucun passant ne vient se porter à mon secoure. En fait, eux non plus ne semblent pas me voir, tous comme les conducteurs qui passent à toute vitesse, à quelques centimètres à peine de mon pauvre corps ensanglanté.
- Me crois-tu à présent, Alex ? demande cette même voix que je déteste.
- C’est… c’est vous qui avez tenté de me tuer ? dis-je dans un faible murmure, sentant la vie me quitter peu à peu.
- Non, puisque tu es déjà mort.
Avant que je puisse répliquer, la rue illuminée, les voitures, les gens, tout disparait pour être remplacé par le parking sous-terrain de l’hôpital. Surpris par cette nouvelle « téléportation », je regarde autour de moi avec de grands yeux. Le souvenir de ma chute me revient aussitôt à la mémoire. Avec un mélange de terreur et de surprise, je tâte mon corps qui n’a plus une seule blessure, constatant du même coup que la douleur s’est évanouit. Suis-je vraiment mort ? À la seconde où cette question traverse mon esprit, la voix y répond avant même que je songe à la lui poser.
- Enfin tu comprends. Oui, tu es mort, mais je ne suis pas ici pour t’emmener avec moi. Je suis venu t’accorder une deuxième chance.
J’ouvre la bouche pour parler mais aucun son ne veut en sortir. On m’accorde une seconde chance de retourner parmi les vivants ? Mais à quel prix ?
- Effectivement, il y a un prix à payer, continue la voix, lisant mes pensées. Tu es mort d’un d’accident de voiture dont tu es le responsable. Tu rigolais avec des copains, la musique à fond, roulant à toute vitesse dans les rues désertes de la nuit. Vous avez oublié les règles de sécurité et, à cause de ta conduite imprudente, deux de tes amis sont morts alors que le troisième lutte pour sa vie.
Tu aurais dû mourir toi aussi, mais les Dieux ont décidés d’être clément avec toi. Tu es dans un monde entre celui des vivants et celui des morts, c’est pourquoi personne ne te voit ou t’entend. Mais je vais te donner le pouvoir de communiquer avec une personne, une seule.
Je l’écoute en silence, tentant de démêler ce casse-tête. Une seule personne pourra me voir… Mais que suis-je sensé lui dire afin de réintégrer mon corps ? Et comment la trouver ? Avant même d’avoir pu poser la multitude de questions qui me passent par la tête, je me retrouve au milieu d’une route en pleine nuit.
- J’en ai marre de ce fantôme et de ses pouvoirs ! Toujours à me trimballer d’un endroit à l’autre.
Je scrute les alentours, tentant de trouver un indice qui m’indiquerait où je me trouve mais je ne reconnais pas l’endroit. Peut-être est-ce l’endroit où je rencontrerai cette fameuse personne qui sera la seule à me voir ? Je ne peux pas réfléchir plus longtemps à cette question car une voiture tourne le coin de la rue et se dirige vers moi. Je m’apprête à me pousser sur le côté mais, à mon grand étonnement, le conducteur freine brusquement et s’arrête. Je regarde derrière moi, m’attendant à y trouver un passant traversant la rue avec imprudence, mais il n’y a personne; la route est déserte. Pourquoi s’est-il arrêter alors ? Les paroles du « fantôme » me reviennent à l’esprit : « Je vais te donner le pouvoir de communiquer avec une personne, un seule. » Serait-ce lui dont parlait cette mystérieuse voix ?
- Hé, mec ! Dégage du chemin et laisse-moi passer, s’écrit le garçon dans la voiture, apparemment de mauvaise humeur.
Je reste immobile un moment. Comme c’est plaisant de pouvoir parler à quelqu’un à nouveau ! Je n’aurais jamais cru me sentir si heureux qu’on m’adresse la parole. M’apercevant que je lui barrais toujours la route, je me dirige lentement sur le bas-côté, observant le paysage qui m’entoure. Le garçon pousse un juron mais, dès qu’il me voit regarder partout d’un air perdu, il pense sûrement que je me suis égaré et arrête sa voiture à ma hauteur.
- Hé mec, t’es paumé ? Allez monte, je vais te reconduire chez toi.
Surpris par cette proposition, je reste immobile un instant à fixer le conducteur mais je finis tout de même par accepter, le regard toujours méfiant. Je monte dans la petite Toyota noire et attache ma ceinture.
- Comment tu t’appelle ? Moi c’est Maxim mais tu peux m’appeler Max.
- Alex, dis-je, toujours méfiant.
Pourquoi m’a-t-il demandé de monter dans sa voiture alors qu’on ne se connait même pas ? S’il avait ramassé un maniaque ou un assassin, il serait déjà mort.
- Où je te dépose, mec ?
- 34 rue de LaFontaine, c’est mon adresse.
Un silence de mort s’installe. Ni Max ni moi ne désirons parler. Pour ma part, je suis plongée dans mes pensées, tentant en vain de découvrir quoi dire ou faire pour mériter ma place parmi les vivants. Je jette un coup d’œil à la fenêtre, toujours pensif. Le paysage derrière la vitre défile rapidement… trop rapidement. Je regarde le compteur de vitesse : on roule à plus de 80km/h dans une zone de 50 !
- Mais qu’est-ce que tu fiches ? T’es malade, tu vas nous tuer ! m’écris-je, paniqué.
- Mais non, on s’amuse bien. Et les filles adorent les moteurs puissants.
Comment peut-on se soucier si peu de la sécurité ? Il veut se faire tuer ou quoi ? J’allais lui faire des reproches lorsque je me souvins de ma propre imprudence, quelques heures plutôt, qui a coûté la vie à deux de mes amis. Je suis certainement le moins bien placé pour lui faire la leçon, mais je ne désire tout de même pas subir un deuxième accident dans une même journée !
- Ralentis, Max ! Tu risques de frapper une autre voiture ou des piétons à cette vitesse.
- Ah! t’es pas marrant, mec ! Pourquoi tu ne veux pas t’amuser un peu ? Il n’y a aucun risque.
- Si, justement, il y en a, réplique-je. J’ai tué deux amis et envoyé un autre à l’urgence parce que je conduisais trop vite comme toi.
Soudainement très sérieux, Maxim me regarde longuement. Pas besoin de connaître ses pensées pour savoir qu’il se demande si ce que je viens de lui dire est vrai. Il ralentit néanmoins, ce qui est déjà bien. Mais malgré tout, je ne compte pas rester une seconde de plus dans cette voiture, surtout avec un garçon tel que lui au volant !
- Arrête-toi ici, je vais descendre, dis-je soudainement.
Sans un mot, Maxim s’exécute et me laisse sur le bord de la route avant de repartir. Le cartier où je me trouve m’est tout aussi inconnu que celui où m’a téléporté ce « fantôme ». Je me mets à marcher, je finirai bien par retrouver mon chemin ! Je marche depuis bientôt deux heures lorsque, épuisé, je m’allonge sur le sol.
- Hé ho ! Monsieur le fantôme ? Maintenant que j’ai besoin de votre aide, vous ne venez pas alors qu’un peu plus tôt, vous ne vous gêniez pas ! m’écris-je, furieux.
J’ai tout juste le temps de terminer ma phrase que je me retrouve à nouveau dans les stationnements de l’hôpital.
- Bravo, Alex. Tu as remplis la condition exigé par les Dieux, tu peux dès à présent réintégrer ton corps, résonne une voix que j’ai trop souvent entendu à mon goût.
- Attendez ! Je n’ai rien fait sauf monter en voiture avec un gars.
- Détrompe-toi. Tu lui as donné de précieux conseils quant à la sécurité sur les routes, des conseils qui lui sauvèrent la vie et qu’il n’est pas près d’oublier.
Je n’ai pas le temps de réaliser que ma simple intervention à permis à un gars d’échapper à la mort qu’un tourbillon blanc m’enveloppe. Je tourbillonne un instant, puis tout s’arrête. C’est avec nausée que je réintègre mon corps.
Je suis tellement soulagé ! Me revoilà parmi les vivants ! Pendant un moment, j’ai eu peur d’échouer et d’errer à jamais… Soulagé, j’aspire une grande gorgé d’air mais, étrangement, elle me paraît sèche et l’air moins présent qu’il n’aurait du l’être. Et maintenant que j’y pense, il fait trop sombre pour que je me trouve dans ma chambre d’hôpital. Où suis-je alors ?
J’entends un bruit sourd et je sens de légères vibrations. Qu’est-ce que c’est ? J’essaie de me lever mais quelque chose m’en empêche. Je tâte ces « murs » qui forment une sorte de boîte autour de moi, alors que l’air se raréfie.
Soudain, je comprends. Je panique, frappant le « plafond » de ma boîte comme un fou. Je hurle à plein poumon. Toujours aucune réaction. Évidemment, puisque personne ne m’entend. Je me suis bien fait rouler par les Dieux. Épuisé, je cesse finalement de crier. Que puis-je faire à présent ? La réponse est claire : rien. Tout est terminé maintenant car, le bruit que j’entends, c’est celui de la terre qu’on jette sur un objet, et les vibrations se produisent lorsque la terre tombe sur cette boîte qui n’est nul autre que… mon cercueil !
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